Ravintsara, ou l’huile magique, ou comme son nom l’indique en malgache « feuille bonne à tout ».
Le cinnamomum camphora est à la base un arbre qui grandit et s’épanouit en Chine. A copter du XIXè siècle, il est exporté vers Madagascar où il s’y plaît plutôt bien mais ses composants vont y être bien différents…
Et donc, qui dit 2 lieux d’exploitation, dit aussi 2 chémotypes différents.

Chémotype ? Késako ?
Nous devons à Pierre FRANCHOMME une organisation claire des différents composants de la plante.
Dans son livre L’Aromathérapie exactement, il écrit :
« Les composants aromatiques d’une plante ne sont jamais immuable ; ils varient en fonction de divers éléments comme l’ensoleillement, la nature, les composants du sol… Ainsi deux plantes identiques peuvent sécréter des essences dont les différences sont plus ou moins importantes. Pour différencier les huiles essentielles extraites de chacune de ces plantes, on utilise le terme de chémotype, mot dérivé de chimiotypes signifiant tout simplement type chimique. Ces différences peuvent être extrêmement importantes et changer du tout au tout les propriétés chimiques ou biologiques de l’huile essentielle ; c’est la raison pour laquelle les chémotypes doivent être connus du praticien. »
Ainsi le Cinamommum camphora illustre parfaitement cette définition.
En Chine, nous distillerons les bois de cet arbre et nous obtiendrons du Bois de Hô, dont le nom latin est cinnamomum camphora CT (chémotype) linalol.
Tandis qu’à Madagascar, où nous distillerons ses feuilles, nous obtenons du cinammomum camphora CT cinéole.
Leurs deux chémotypes en font 2 huiles différentes sur bien des aspects.
Le Bois de Hô, de par sa teneur en linalol supérieure à 80-90%, va avoir un grand rôle sur tout le système nerveux. Il va permettre de calmer des spasmes musculaires tout comme il va calmer le mental en cas de stress.
Le ravintsara, composé, en général, de 50 à 60% de cinéole va, quant à lui, agir notamment sur toute la sphère respiratoire. Et parce que son pourcentage de cinéole est important, c’est une huile essentielle qui ne pourra absolument pas être utilisée par des personnes asthmatiques. En effet, le cinéole assèche les voies respiratoires lorsque nous sommes encombrés.
De plus, son nom latin, Cinamommum camphora, suggère que c’est une huile essentielle camphrée. Or, selon l’endroit où il a poussé, ce ne sera pas vrai.
En effet, les cinamommum camphora de Chine et d’Asie en général, ont une teneur en camphre qui peut être assez importante ; or, le Ravintsara, qui est aussi un cinnamomum camphora et qui a poussé sur les terres malgaches, en est exempt.
Dans quels cas utiliser l’huile essentielle de Ravintsara ?
Quelle composition pour l’Huile Essentielle de Ravintsara ?
- 1,8 cinéole : 50 à 60% : va assécher l’arbre pulmonaire, action mucolytique (fluidifier les sécrétions afin de les rejeterplsu facilement) et expectorante (permettre la toux afin de rejeter les mucosités) et travail sur l’immunité
- Monoterpènes : 20 à 25% : ils travaillent sur toute la sphère respiratoire ; les monoterpènes vont aussi être intéressants pour la circulation sanguine, ils sont un bon antalgique et tonifient en cas de fatigue physique.
- Monoterpénols : 15 à 20 % : ils vont avoir une activité anti-virale intéressante et travailler l’immunité. Ils vont aussi agir sur le système nerveux.
- Sesquiterpènes : 3 à 10% : ils vont agir sur l’inflammation et sur le système nerveux et peuvent être antispasmodiques.
Le Ravintsara et les maux de l’hiver
Tous ces composants en font une huile essentielle très intéressante. Elle est très adaptée en cas de maux de l’hiver (rhume, bronchite, toux grasse grippe, …) et toute la fatigue qui en découle, mais elle va aussi avoir sa carte à jouer sur les inflammations musculaires ou articulaires.

L’huile essentielle de Ravintsara est à utiliser dès les premiers signes de rhume (nez qui coule, gorge qui gratouille…) : matin, midi et soir, on peut se masser les pieds avec une synergie à base d’huile essentielle de Ravintsara et d’huile végétale de Nigelle qui a une action immunitaire intéressante. On peut également utiliser un roll-on de la même préparation et se l’appliquer sur les poignets au cours de la journée.
La tisane de feuilles de Ravintsara est également intéressante lors d’encombrements ORL car elle va permettre de fluidifier les mucosités afin de pouvoir les expulser correctement.
En cas de sinusite (sans fièvre), l’olfaction est un bon moyen de soulager les symptômes. Allez, on fait comme Mamie, on sort son bol d’eau fumante, on y ajoute 5 gouttes, on se place au-dessus du bol avec sa serviette et on respire à plein poumons pendant 1 à 10 minutes. Et n’oubliez pas de fermer les yeux ! Et pour bien profiter de ses bienfaits, on évitera de sortir dans les 30 minutes qui suivent l’inhalation.
C’est aussi une huile qu’on peut utiliser en cas d’herpès labial : le cinéole va assécher le bouton. On appliquera donc une goutte sur le bouton + 1 goutte sur les ganglions à la base de la nuque où l’herpès se crée et on va suivre le nerf trijumeau pour réduire l’inflammation. En gros, on va partir de la nuque, on va remonter le long de l’implantation des cheveux jusque sous l’oreille et on va aller en direction de la lèvre en passant par la pommette.
Douleurs articulaires ou musculaires et Ravintsara
Son action anti-inflammatoire va, elle, être intéressante sur les douleurs articulaires et musculaires.
C’est donc à ce moment-là qu’on se fait couler un bon bain pour en profiter un max ! Les huiles essentielles dans un bain sont très bénéfiques pour un bon moment de détente. Elles seront à disperser dans un support tel que le gel douche par exemple.
En cas de douleur musculaire, le massage du muscle en utilisant l’association de l’huile essentielle de Ravintsara, l’huile essentielle d’Eucalyptus citronné et l’huile végétale d’Arnica ou d’amande douce est à privilégier.
Tandis qu’en cas de douleur articulaire, on optera pour l’huile végétale de Callophylle et l’huile essentielle de Ravintsara afin d’apaiser.
Quelles contre-indications à l’huile essentielle de Ravintsara ?

- Les femmes enceintes ou allaitantes
- Les enfants de moins de 3 ans
- Pas de diffusion ou d’inhalation pour les personnes asthmatiques ou présentant un desséchement de la cornée
- Les personnes souffrant d’épilepsie
- Prudence en cas de prise concomitante de médicaments à faible marge thérapeutique :
« Les médicaments à marge thérapeutique étroite sont des médicaments pour lesquels les concentrations toxiques sont proches de concentrations efficaces. De ce fait, de faibles variations de dose ou de concentration peuvent entraîner une modification du rapport bénéfices/risques » (Définition du Ministère de la Santé et des Solidarités)
2 bonus pour conclure
On terminera sur 2 bonus bien utiles lorsque les microbes s’installent.
Tout d’abord, cette synergie pour diffuseur vous transportera dans une belle forêt pour respirer à pleins poumons.

Dans un flacon de 10 ml, vous mélangerez :
– 70 gouttes d’huile essentielle d’Epinette Noire
– 70 gouttes d’huile essentielle de Ravintsara
– 35 gouttes d’huile essentielle de Tea Tree.
Suivez les recommandations d’utilisation de votre diffuseur pour connaître la quantité à y verser. Utilisez votre diffuseur 20 minutes toutes les heures.
Et lorsque les microbes sont partout autour de nous, on préparera cette solution nettoyante à base d’alcool pour nettoyer les poignées de porte, vaporiser sur les tissus…
Dans un flacon vaporisateur de 100 ml, on versera 24 gouttes d’huile essentielle de Ravintsara + 24 gouttes d’essence de Citron + 18 gouttes d’huile essentielle de Laurier Noble et enfin 4 gouttes d’huile essentielle de Clou de Girofle. On complétera la bouteille avec de l’alcool à 70% (sinon de la vodka !)
Cette solution se conserve pendant 6 mois environ, mais soyez vigilant car ce mélange est inflammable !
Vous pouvez retrouver d’autres conseils dans mon article précédent « Chouchouter son immunité ». Belle lecture !